Je suis et je resterai un opérateur économique », a-t-il déclaré en balayant d’un revers de main l’ambition présidentielle qu’on lui prête depuis des mois. « Je suis entrepreneur depuis 1990. Je porte mes collaborateurs sur mes épaules, mon ambition est de doubler le nombre de mes collaborateurs. C’est l’ambition des hommes d’affaires, laissons la question
politique aux politiciens ».
Sur cette lancée, l’opérateur économique saisit cette occasion pour réitérer son soutien indéfectible au Président Andry Rajoelina. « Je le soutiens à 100% car je connais son amour pour le pays et son patriotisme », affirme-t-il. Avant d’ajouter que ses relations avec le Président de la République est au beau fixe.
Mission économique
Un autre sujet d’actualité qui a également défrayé la chronique fut la nomination de Maminiaina Ravatomanga en tant que consul honoraire de la République de Côte d’Ivoire. Une fonction qu’il cumule avec celui de consul de la Serbie. « Etre consul honoraire ne confère pas systématiquement une immunité sauf pour l’exercice de la fonction. Par exemple, si je commettais des délits économiques, je ne pourrais pas avoir l’immunité », explique le PDG du groupe SODIAT. Selon toujours ses explications, ce sont les pays comme la Serbie et la Côte d’Ivoire qui l’ont sollicité pour être consul honoraire. Des sollicitations qui incombent une lourde mission économique. « J’appelle les opérateurs serbes ou ivoiriens à investir à Madagascar et, par la même occasion, j’encourage aussi les opérateurs malagasy à investir dans ces deux pays », exprime-t-il.
Concernant la polémique liée à la nationalité du Président Rajoelina, Mamy Ravatomanga d’évoquer l’article 46 de la Constitution malagasy qui stipule, entre autres, que « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy, jouir de ses droits civils et politiques, (…) ». Selon lui, cet article n’exclut pas l’acquisition d’une autre nationalité.
Un succès fulgurant
Dans le domaine de l’économie, son succès fulgurant dans le milieu des affaires constitue un des principaux aspects qui fait la renommée de Mamy Ravatomanga dans le pays. A ce sujet, il annonce la célébration du 33ème anniversaire de la création du groupe SODIAT au mois de septembre prochain. Un groupe qui, depuis sa naissance, n’a cessé de se développer. En effet, malgré les différentes crises successives, aucune des sociétés du groupe n’a été fermée. Mieux, le nombre de collaborateurs a même augmenté de façon progressive selon le PDG. En tant qu’opérateur économique, il partage son point de vue en lien avec le contexte politique. « Il ne peut y avoir de développement économique sans stabilité politique », soutient – il. A titre d’arguments, Mamy Ravatomanga évoque le cas du Rwanda où le Président Paul Kagame occupe le poste de Chef de l’Etat depuis maintenant trois mandats successifs et qui ont conduit à l’essor de son pays aujourd’hui. Idem pour l’île Maurice ou encore la Côte d’Ivoire qui a traversé une crise pendant plusieurs années mais a néanmoins pu se reconstruire grâce à la stabilité politique. Ainsi, pour défendre le bilan du Président Andry Rajoelina, il affirme qu’aucun développement ne peut se faire en 5 ans et de surcroît avec une période de crise sanitaire de deux ans. Il profite de cette occasion pour solliciter une nouvelle candidature du Président aux élections présidentielles. « Je demande au Président de se représenter aux élections et de continuer ce qu’il a entrepris, car il a été confronté a beaucoup des périodes difficiles », lance -t-il.
Des déconvenues dans la filière vanille
Un autre sujet sensible a également été abordé au cours de l’interview : la filière vanille. D’après Mamy Ravatomanga, le non-rapatriement de devises par les opérateurs de la filière a provoqué un déséquilibre de la balance commerciale conduisant à la dégringolade de l’ariary face aux autres monnaies. D’où la mise en place du Conseil national de la vanille (CNV) afin d’établir des normes dans les exportations, de garantir la certification des produits et enfin de sécuriser les planteurs contre les risques de dévalorisation de la vanille. Il déplore également les agissements à caractère profiteur de certaines sociétés auxquels s’ajoute la manœuvre de certains politiciens visant à perturber la filière en exigeant une libéralisation. Une démarche que cet opérateur économique ne semble nullement approuver.
« Je ne suis pas d’accord avec cette décision de libéralisation mais puisque c’est la décision de la majorité, je respecte.
Aujourd’hui, nous voyons à quoi cela a conduit », souligne-t-il.
Il fait également part de son projet d'effectuer une tournée dans les régions afin de partager ses expériences en tant qu'entrepreneur auprès de ses homologues ainsi que les jeunes qui aspirent à intégrer le milieu entrepreneurial.
Enfin, concernant des rumeurs liées à une prétendue détérioration de son état de santé, le numéro un du groupe SODIAT a déclaré avec assurance qu’il est au meilleur de sa forme !
Propos recueillis par Sandra R.